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RDC : situation sécuritaire à Goma, qui contrôlent réellement la ville ?

Cet article est mis à jour régulièrement en fonction de l’évolution de la situation sur terrain.

Qui contrôlent réellement la ville de Goma ?

  • Des échanges des tirs et crépitement des balles sont toujours perceptibles en ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu dans l’après-midi de ce lundi 27 janvier 2025.
    Des endroits tels que les alentours de l’aéroport, le centre-ville, Buhene en périphérie, Ndosho et Mugunga, voire même le bureau du gouverneur sont les endroits les plus concernés.
  • Dans cette confusion, quant à la question de savoir qui contrôlent réellement la ville de Goma, un diplômate contacté par actualite.cd, indique : « c’est chaotique, la situation est tout sauf claire. Le M23 est là mais, la ville n’est pas complètement entre leurs mains. »
  • Le Mont Goma, site stratégique abritant I’antenne provinciale de la télévision nationale, est désormais sous leur contrôle. Pourtant, certains militaires congolais n’ont pas déposé les armes et échangent encore des tirs avec les forces du M23 et leurs alliés présumés. D’autres, environ une centaine, ont choisi de se rendre à la base de la MONUSCO.

Hopitaux ciblés, humanitaires impuissants

  • Les hôpitaux de Goma sont devenus des cibles collatérales. Charité, CBKA Virunga… ces établissements, situés au centre-ville, ont été touchés par des bombes. À I’hôpital provincial, environ 60 blessés ont été soignés en collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge. Mais l’accès devient de plus en plus difficile.
  • Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a suspendu ses opérations au Nord-Kivu. Une décision qui prive plus de 800 000 personnes d’une aide alimentaire cruciale.

Le conflit a atteint le Rwanda

  • De l’autre côté de la frontière, au Rwanda, les conséquences de ce conflit sont également ressenties. À Rubavu, deux bombes ont frappé le quartier de Mbugangari, blessant une dizaine de civils, selon des sources rwandaises. Le ministère rwandais des Affaires étrangères a qualifié ces incidents de menace sérieuse pour la sécurité et l’intégrité territoriale du pays, tout en affirmant la nécessité pour Kigali de maintenir une posture défensive…

Communication de Patrick Muyaya

  • Le porte-parole du gouvernement congolais a tenu à rassurer la population de Goma : « Au regard de la situation sécuritaire dans la ville de Goma, marquée par la présence de l’armée rwandaise, nous tenons à rassurer la population que, dans la suite des instructions du Président de la République, le Gouvernement continue de travailler pour éviter le carnage et les pertes en vies humaines au regard des intentions manifestes du Rwanda ».

« Goma s’apprête à tomber », déplore la France

  • « Goma s’apprête à tomber », a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, ajoutant que Paris « condamne fermement l’offensive menée par le M23, soutenu par les Forces armées rwandaises » dans l’est de la République démocratique du Congo.
  • « La France exprime sa solidarité à l’égard de la République démocratique du Congo, de son intégrité territoriale. (…) Les combats doivent cesser et le dialogue doit reprendre », a exhorté Jean-Noël Barrot à Bruxelles, avant un conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.

Fermeture de la frontière avec le Rwanda

  • La frontière avec le Rwanda est fermée lundi matin à Goma, ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) où les combattants du M23 et des troupes rwandaises sont entrées dimanche soir, selon une source consulaire européenne et des témoins.
     
  • « La frontière est fermée », a indiqué à l’AFP la source consulaire. « Personne n’entre, personne ne sort, à part quelques personnels de l’ONU et leur famille évacués ce matin », a ajouté un travailleur humanitaire présent au principal point de passage entre la RDC et le Rwanda.

Lire aussi : RDC : Évasion en cours à la prison de Goma, des morts signalés

Les rebelles du M23 revendiquent la prise de la ville de Goma

  • Les rebelles du M23 ont annoncé dimanche avoir pris Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu et ville stratégique de l’Est de la RDC, pays riche en minerais, après une offensive qui a forcé des milliers de personnes à fuir, selon Reuters et AP.
  • Reuters n’a pas pu déterminer de manière indépendante si la ville était entièrement sous contrôle rebelle. Des porte-paroles du gouvernement de Kinshasa et de l’armée n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

Des rafales de tirs en pleine ville de Goma

  • D’intenses rafales de tirs résonnent dimanche soir dans le centre de Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo assiégée par des troupes rwandaises et les combattants du groupe armé antigouvernemental M23, selon des journalistes de l’AFP.

La RDC accuse le Rwanda

  • Kinshasa a accusé dans la journée le Rwanda de lui avoir « déclaré la guerre » en envoyant de nouvelles troupes pour soutenir le M23 à Goma, alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région.
  • Le Rwanda a répliqué dans la soirée en annonçant se placer dans une « posture défensive durable » au vu de l’évolution des combats de l’autre côté de se frontière, qui « continuent de présenter une menace sérieuse à la sécurité du Rwanda et à son intégrité territoriale », selon son ministère des Affaires étrangères.

Cri d’alarme des Nations Unies

Plusieurs haut responsables de l’ONU ont tiré, dimanche, la sonnette d’alarme face à la percée des rebelles du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que le groupe armé a fait irruption durant le weekend dans la banlieue de Goma, bloquant les voies d’accès à la métropole, où des centaines de milliers de civils se retrouvent désormais « pris au piège ».

Les rebelles du Mouvement du 23 mars, dit M23, ont pénétré dimanche dans le quartier de Munigi, dans la banlieue nord de Goma, semant la panique dans le chef-lieu du Nord-Kivu et provoquant des déplacement de population massifs.

C’est ce qu’a rapporté la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, lors d’une réunion du Conseil de sécurité convoquée d’urgence, face à la percée du groupe armé.

« Les routes sont bloquées et l’aéroport ne peut plus être utilisé pour l’évacuation ou les efforts humanitaires », a précisé Mme Keita.

Selon la Représentante spéciale, le M23, soutenus par les forces armées rwandaises, a déclaré la fermeture de l’aéroport de Goma et a accusé faussement l’armée régulière de la RDC de procéder à des frappes aériennes contre la population civile.

« Nous sommes pris au piège », a-t-elle reconnu.

De rudes combats autour de la ville de Goma

De violents affrontements se poursuivent ce dimanche sur les axes Sake et Kibumba, autour de la ville. Depuis 4 heures du matin, des détonations d’armes lourdes et légères sont entendues autour de la ville de Goma.

Des sources contactées par nos confrères de Radio Okapi, rapportent que les combats opposant l’armée congolaise et ses alliés aux rebelles du M23 sont localisés au niveau de Kanyamahoro, près de Kanyarushinya, groupement Kibati, sur l’axe Kibumba. Un deuxième front existe vers l’est de Munigi entre les bornes frontières numéros 12 et 13 sur la frontière avec le Rwanda, en territoire de Nyiragongo.

Des détonations sont perceptibles autour de la zone sensible de l’aéroport de Goma. Les hostilités ont paniqué les habitants de Munigi, ainsi que les, déplacés des sites de Kanyarutshinya, les forçant à vider la zone. Sur un autre front à l’ouest les combats se poursuivent toujours Kasengezi/Nzulo et Mubambiro, près de Sake (une localité située à 25 km à l’ouest de Goma).

Le vice-gouverneur du Nord-Kivu rassure la population

Le commissaire divisionnaire Romuald Ekuka Lipopo, vice-gouverneur militaire du Nord-Kivu, a exhorté, ce dimanche 26 janvier, les forces armées, les services de sécurité et les volontaires de la garnison de Goma à se mobiliser pleinement pour défendre la ville contre les avancées du M23 soutenu par le Rwanda.

« Tous les militaires, policiers, volontaires pour la défense de la patrie et autres agents des services de l’ordre et de sécurité de la garnison de Goma sont consignés et engagés, armes à la main, dans le combat pour la défense de la ville et du pays, chacun sous le commandement de sa hiérarchie. Il va de l’honneur et de la souveraineté de la RDC. J’appelle tous les concernés à demeurer vigilants, combatifs et déterminés à défendre la ville de Goma en particulier afin de repousser avec énergie l’agresseur rwandais jusqu’au sacrifice suprême », a-t-il déclaré.

Réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU


La ministre congolaise des Affaires étrangères, elle, est à New York, au siège des Nations unies où doit se tenir, ce dimanche 26 janvier, une réunion en urgence, à 15h00 TU. Thérèse Wagner a sollicité, vendredi 24 janvier, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur la situation dans l’Est du pays. Initialement programmée demain, cette réunion doit se tenir dès 16h, heure de Kinshasa (15h TU).

« Nous ne pouvons plus nous contenter de déclarations », rappelle Thérèse Wagner qui réclame, une nouvelle fois, des sanctions.

La MONUSCO relocalise son personnel non-essentiel

  • La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé, samedi, la relocalisation temporaire de son personnel non essentiel stationné à Goma, alors que les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, encerclent progressivement la métropole de l’est du pays.
  • Cette annonce, qui fait suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu, dont Goma est le chef-lieu, concerne principalement les effectifs administratifs et autres personnels de la MONUSCO capables de continuer à remplir leurs fonctions à distance.

Les rebelles aux portes de Goma

  • Depuis sa résurgence en 2021, le M23 n’a cessé de gagner du terrain face à l’armée du gouvernement de Kinshasa dans l’est du pays. Ces derniers jours, le groupe armé a réalisé une percée au Nord-Kivu, où il a pris le contrôle de la cité de Saké, à environ 25 kilomètres de Goma.
  • Ce samedi matin, annonce RFI, les premiers témoignages faisaient état de détonations toujours entendues dans les environs de Goma. Selon leurs informations, si la situation semble s’être pour l’instant calmée au nord, côté Kibumba, les affrontements sont en cours sur l’axe de Sake, a rapporté leur correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi.
  • Les rebelles ont également pris, mardi, le contrôle de Minova, une cité du Sud-Kivu située à un carrefour stratégique le long de la route vers Goma.

L’armée sud-africaine annonce avoir repoussé les rebelles

  • L’armée sud-africaine, mobilisée au sein de la force régionale de la SADC et de la Monusco, a affirmé avoir contenu et repoussé les rebelles. « Après deux jours de combats acharnés avec le groupe rebelle M23 dans l’est de la RDC, le contingent sud-africain et ses homologues (…) ont non seulement pu stopper l’avancée du M23 [vers Goma], mais ont pu le repousser », a assuré le ministère de la Défense d’Afrique du Sud ce 25 janvier dans un communiqué.

Félix Tshisekedi organise les opérations de riposte, le Conseil de sécurité des Nations Unies en réunion

  • Rentré à Kinshasa alors qu’il était en séjour à l’étranger, Félix Tshisekedi organise les opérations de riposte.
  • Le Conseil de sécurité des Nations Unies se tiendra lundi, à la demande du président de la république et de son gouvernement.

Autres événements

  • L’armée congolaise a par ailleurs confirmé vendredi 24 janvier le décès du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Peter Cirimwami, « tombé l’arme à la main au champ d’honneur ». Un coup dur pour le pouvoir congolais.
  • La RDC refuse l’offre de médiation turque : alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait proposé une médiation de son pays, à l’occasion d’une visite en Turquie de son homologue rwandais Paul Kagame, la RDC a officiellement décliné l’offre. La vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba Kazadi, a déclaré que Kinshasa n’avait « sollicité aucune médiation ».
  • Le Rwanda accuse l’ONU de rhétorique incendiaire : le Rwanda a accusé ce 25 janvier la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) de « rhétorique incendiaire » à propos du conflit en cours dans l’est du pays. Le chef de la diplomatie rwandaise Olivier Nduhungirehe a abondé en critiquant sur X « le choix [des] mots » de la Monusco. Selon le diplomate, les Nations unies choisissent de fermer « les yeux sur la hausse des discours de haine, des persécutions et des meurtres de tutsi congolais. »
  • L’Union africaine exprime sa préoccupation : le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a affirmé ce 25 janvier dans un communiqué suivre « avec grande attention la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC ».
  • Des soldats de la SADC tués dans les combats : l’Afrique du Sud, qui déploie 2 900 soldats dans le cadre de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC (SAMIDRC), a perdu neuf soldats dans les affrontements avec les rebelles du M23. Plusieurs dizaines d’autres ont été blessés lors des combats. Déployée depuis décembre 2023 dans l’est de la RDC, la SAMIDRC participe aux combats qui s’intensifient autour de la ville de Goma.

Rédaction

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