Dans un développement qui risque de bouleverser davantage l’équilibre des forces à l’Est de la République démocratique du Congo, le général autoproclamé Kabido, figure controversée du paysage des groupes armés maïmaï, a annoncé ce dimanche 09 mars son adhésion et celle de ses combattants wazalendo à l’Alliance des forces du changement (AFC), une coalition dirigée par le M23.
L’annonce a été faite à travers un communiqué lu par son porte-parole, Deanson Fundi, dans lequel Kabido justifie cette décision par un sentiment de marginalisation et un manque de soutien de la part des autorités congolaises.
Se positionnant depuis des années comme défenseur des intérêts de sa communauté, Kabido affirme que son groupe a été laissé pour compte par le gouvernement congolais et les forces loyalistes. Il évoque des difficultés persistantes, notamment l’absence de reconnaissance et d’appui logistique, qui auraient poussé ses hommes à revoir leur stratégie.
« Nous avons longtemps combattu pour notre peuple, mais nous avons été ignorés et marginalisés. Cette alliance avec l’AFC-M23 est aujourd’hui la seule voie qui nous permettra d’être écoutés et de mieux défendre nos droits », a déclaré le chef Maïmaï dans son message.
L’adhésion de Kabido au M23 est un événement majeur dans la dynamique des conflits à l’Est du pays. Connu pour ses capacités de guérilla, le M23 pourrait bénéficier d’un renfort en combattants et en connaissance du terrain grâce aux hommes de Kabido. M
Cette alliance soulève néanmoins de vives inquiétudes quant à l’intensification des violences dans la région. La présence renforcée du M23 pourrait non seulement compliquer les efforts des forces loyalistes congolaises, mais également modifier les équilibres entre les différents groupes armés présents dans le Nord-Kivu.
Alors que le gouvernement congolais continue de dénoncer l’implication du Rwanda dans le soutien au M23, cette nouvelle alliance pourrait donner au mouvement rebelle un poids militaire et stratégique supplémentaire.
Par ailleurs, cette décision de Kabido pourrait provoquer des fractures au sein des autres factions wazalendo, dont certaines combattent activement le M23. Une redistribution des forces qui risque d’exacerber les tensions et de compliquer toute tentative de dialogue en vue d’une pacification de la région.
Face à cette situation, la population locale, déjà durement éprouvée par les violences, craint une escalade des affrontements et un nouveau cycle de déplacements forcés.
Pour l’heure, Kinshasa n’a pas officiellement réagi à cette annonce. Toutefois, des sources sécuritaires indiquent que l’armée congolaise pourrait revoir ses stratégies sur le terrain afin de contrer cette nouvelle menace.
L’adhésion du général Kabido au M23 marque un tournant majeur dans la crise sécuritaire à l’Est de la RDC. Si cette alliance pourrait redéfinir les rapports de force entre les groupes armés, elle risque surtout d’aggraver une situation déjà explosive, mettant davantage en péril les efforts de paix et de stabilité dans la région.
Avec Est infos
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