Ce samedi sera célébrée la Journée internationale des droits des femmes. Plus communément appelée « 8 mars », cette date est devenue le symbole de la lutte pour l’égalité des sexes. Mais quelle est l’histoire de cette date et comment s’est-elle imposée comme référence mondiale ?
Depuis quand le 8 mars est-il le 8 mars ?
Reconnu comme journée mondiale des droits de la femme par l’ONU en 1977, sa genèse remonte au tournant du XXe siècle. Son histoire a traversé les territoires, le calendrier et les révolutions avant de s’imposer comme date de référencement.
« Nous décidons »
28 février 1909, États-Unis. La première journée nationale des femmes est célébrée sur l’ensemble du territoire, à l’initiative du Parti socialiste américain. Pour la première fois, des femmes battent le pavé pour revendiquer leurs droits et dénoncer les mauvaises conditions de travail des ouvrières. Elles renouvelleront l’évènement tous les derniers dimanches de février jusqu’en 1913. Si cet évènement est perçu comme la genèse du 8 mars, plusieurs documents attestent d’une origine antérieure.
« L’histoire de l’humanité est une histoire de préjudices et d’usurpations infligés de manière répétée par l’homme à la femme […] ». Ces mots visant à dénoncer le patriarcat et l’inégalité entre les sexes sont prononcés les 19 et 20 juillet 1848 par l’activiste Elizabeth Cady Stanton, lors de la Convention sur les droits des femmes à Seneca Falls, dans l’état de New-York.
Lors de ces deux journées, les activistes présentent leur « Déclaration de sentiments et de résolutions », qui recense les griefs qu’elles portent à l’encontre de la gent masculine. Dans une seconde partie, elles font état de leurs décisions. « Nous décidons, que la femme est l’égale de l’homme – que telle fut l’intention du Créateur, et que l’intérêt supérieur de la race humaine exige qu’on la reconnaisse comme telle ». Au total, pas moins de douze résolutions sont inscrites pour promouvoir l’égalité entre les sexes, l’éducation des jeunes filles à leurs droits et l’émancipation des femmes. Les jalons de la journée des droits des femmes sont posés.
Le premier 8 mars

Retour dans le futur, et plus exactement en 1910 à Copenhague. Clara Zetkin, journaliste et militante allemande appelle « les femmes socialistes de tous les pays » à se réunir annuellement. Lors de cette deuxième édition de la Conférence internationale des femmes socialistes, l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark et la Suisse optent pour la mise en place d’une journée pour les femmes dès le 19 mars 1911.
De l’autre côté de l’Europe, les graines du 8 mars commencent à germer. Dans la Russie encore impériale, les idées socialistes se répandent. Nait alors la Journée internationale des ouvrières, alors organisée le 3 mars 1913 et le 8 mars 1914. Le premier 8 mars.
Mais c’est bien le 8 mars 1917 qui marque un tournant majeur dans l’Histoire. Cette date, qui si l’on se réfère au calendrier julien, alors en vigueur à l’époque dans le pays, symbolise le 23 février 1917 dans le calendrier moderne. Autrement dit, le coup d’envoi de la Révolution russe. Alors que les femmes descendent dans la rue pour demander « la paix et le pain », elles initient un mouvement qui bouleversera l’ensemble du pays.
L’URSS officialise la date du 8 mars à partir de 1921, et elle sera récupérée par de nombreux pays à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Il faut attendre 1977 pour que l’Organisation des Nations Unies la reconnaisse comme Journée internationale des droits des femmes, encourageant ainsi une majorité d’États à se joindre au mouvement.
Droits, égalité et autonomisation
La journée internationale des droits des femmes est l’occasion de faire le bilan des victoires gagnées dans la lutte pour l’égalité entre les sexes, mais pas seulement. Placée également sous le signe de l’éducation, elle vise à communiquer, débattre et élever le débat sur les progrès à faire. L’édition 2025 a pour thème « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ».
Comme le relate le site de l’ONU, ce thème « appelle à des actions qui peuvent libérer les chances, le pouvoir et l’égalité des droits pour toutes les femmes, et augurer d’un avenir aux couleurs féministes où personnes ne sera laissé de côté ». Il est alors important pour l’organisation de placer les jeunes filles au centre du processus en leur offrant « les moyens d’être les catalyseurs d’un changement durable ».
Cette année marquera également les 30 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. Ratifiés lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, ces textes historiques ont marqué l’avancée la plus notable en matière d’engagements internationaux en faveur des femmes. Adoptés effectivement à l’unanimité par 189 pays, ils visent à « donner aux femmes les moyens d’occuper la place qui leur revient de droit en tant que participantes égales des hommes dans tous les aspects de la vie ».
Avec Europe 1
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