Alors que la progression du M23 se poursuit dans l’est de la RDC où les rebelles tentaient le 23 janvier de prendre le contrôle de Saké, ultime rempart sur la route de Goma, le président congolais a écourté un séjour à l’étranger pour rentrer à Kinshasa.
Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont avancé ce 23 janvier en direction de Saké, située à une vingtaine de kilomètres de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Les combats ont, selon plusieurs sources locales, débuté ce jeudi 23 janvier aux alentours de 4 heures du matin et des bruits de détonation étaient encore audibles à l’ouest de la ville de Goma en milieu d’après-midi, comme le rapporte le journaliste de Jeune Afrique sur place, Yassin Kombi Kadima.
Si, en fin de matinée, un haut cadre du M23 affirmait à JA que les rebelles avaient pris position dans Saké, la situation en fin de journée restait confuse. L’armée congolaise n’a, de son côté, pas publié de communiqué sur ces affrontements. Sollicité, le porte-parole de l’armée, le général Sylvain Ekenge, n’a pas répondu à nos sollicitations.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, n’était pas non plus joignable. Mais le président Félix Tshisekedi a décidé de rentrer à Kinshasa alors qu’il était en séjour à l’étranger.
Félix Tshisekedi convoque un conseil de défense
Le président congolais va réunir ce 24 janvier le Conseil supérieur de la défense et animer la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres. Tard la veille, il avait reçu à la Cité de l’Union africaine, le palais présidentiel, la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, ainsi que les ministres de l’Intérieur et de la Défense. Plus tôt, la Première ministre avait déjà convoqué une réunion extraordinaire du Conseil supérieur de la défense.
Arrivé le 20 janvier à Davos, en Suisse, afin d’assister au Forum économique mondial, Félix Tshisekedi est reparti le 23 janvier à la mi-journée. En mission au Vietnam, où il prenait part aux travaux du bureau de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, Vital Kamerhe, le président de l’Assemblée nationale, a confirmé à Jeune Afrique avoir lui aussi écourté son séjour pour revenir à Kinshasa et participer au conseil de défense que le chef de l’État doit présider.
Pression sur Goma, où des déplacements de population ont été constatés
Les affrontements dans la zone de Saké ont provoqué de nouveaux déplacements de population. Sur la route qui relie la ville à Goma se trouvent en effet plusieurs camps de déplacés, dont les effectifs n’ont cessé de croître ces derniers mois à mesure que les combats s’intensifiaient. Ces déplacés se dirigent désormais vers le centre-ville de Goma et vers certains quartiers comme celui de Majengo, comme l’a également constaté notre correspondant sur place.
La situation dans Goma, carrefour stratégique de l’est de la RDC tenu par l’armée congolaise (FARDC), demeure confuse. Selon une source jointe sur place, des blessés étaient acheminés ce jeudi vers les hôpitaux de Goma et des militaires congolais y étaient en mouvement. Plusieurs des chars de combat qui y étaient stationnés ont été déplacés, vraisemblablement vers une ligne de front plus proche de Saké.
Outre l’armée congolaise et les groupes armés locaux qui lui sont alliés (les wazalendos), d’autres forces sont aussi présentes, dont la Monusco, la force onusienne, mais aussi celle de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Le principal contingent de cette dernière est fourni par l’Afrique du Sud, dont la ministre de la Défense est attendue à Goma.
Avec Jeuneafrique
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